Gibou Accro
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| Sujet: Manger ses émotions.....le site corps accord 05/05/05, 04:44 pm | |
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- Manger ses émotions
Les idées que la grosseur est le résultat de problèmes émotifs datent de la fin des années 40. Cela est dû en grande partie à la prise de conscience du corps médical de son impuissance à faire maigrir les gros par les diètes1. Il y a toujours eu une prévalence de sujets plus gros que les autres chez toutes les espèces vivantes y compris chez les êtres humains depuis que la vie existe sur terre (et tant qu’elle existera). Les gens sont gros pour toutes sortes de raisons et nombre d’entre eux le sont parce que c’est leur façon naturelle d’être.
Utiliser la nourriture pour faire face au stress peut-être compréhensible et normal et des gens de tous les formats y recourent. Ce n’est pas automatiquement la marque de désordres émotionnels. Les personnes grosses n’ont pas plus de problèmes psychologiques que les autres. Certaines en ont et d’autres pas mais toutes elles doivent faire face aux préjugés de la société à leur endroit et ce n’est certainement pas une condition d’épanouissement. Beaucoup de traits de personnalité négatifs que l’on attribue aux grosses personnes comme d’être passives, renfermées, déprimées sont la résultante des préjudices et des discriminations que ces personnes vivent en silence.
De nombreuses personnes souffrent de désordres alimentaires (et pas seulement des gros) suite à un processus récurent de privations excessives. Elles se sont engagées dans ce cycle infernal en réponse à une fixation obsessive sur la minceur comme gage de bonheur et de réussite présente dans nos sociétés depuis plusieurs dizaines années.
Il y a un accroissement des problèmes de désordres alimentaires dans tous les pays industrialisés actuellement. Aux dires de nombreux scientifiques cela est une conséquence de l’obsession de la minceur et de la pauvre image de soi qu’entretiennent de plus en plus de femmes2. Le sempiternel : « les gros mangent leurs émotions » un cliché si populaire, donne bonne conscience à une société qui considère les grosses personnes comme des gens de moindre valeur et contribue à rendre leur condition plus humiliante. Ce modèle « psychiatrique » ajoute d’autres références négatives à la réalité d’être gros.
Il faut prendre garde de ne pas être nous-mêmes les instruments de notre dévalorisation en perpétuant des préjugés qui trahissent les réalités multiples que vivent les gens de poids élevé. Il faut s’écouter pour apprendre à se faire confiance pour se guérir d’une image de soi déformée, des obsessions par rapport au poids et éventuellement de comportements alimentaires chaotiques. Une étape sur le long chemin de la guérison c’est de nous solidariser pour briser la pression de la culture dominante de la minceur, réclamer le respect de la diversité naturelle des corps et dénoncer les préjugés à notre endroit.
1 Freed Charles, Journal of the Americain Medical Association, February 1947.
2 « Impact of Urbanization on Detection Rates of Eating Desorders » Americain Journal of Psychiatry vol 152 (1995). je suis bouche bée!!!! | |
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