Avant d’offrir des conseils sur la perte de poids, Robin Silverstein, diététiste professionnelle de Toronto, prend en considération une foule de facteurs.
« Je commence d’abord par voir s’il y a une tendance à se suralimenter et les aliments que l’on mange trop, dit-elle. Chez certains, ce sont les portions des repas qui sont trop grandes, tandis que d’autres mangent trop entre les repas. D’autres encore mangent les mauvais types d’aliments contenant beaucoup de gras et de sucre. »
Or, il est possible qu’il faille tenir compte d’un autre facteur pour maigrir : le goût des aliments serait aussi important que la façon de manger et ce que l’on mange.
Dans un nouvel ouvrage, The Flavor Point Diet, David Katz, chercheur de l’Université Yale, explique qu’une des principales causes de la suralimentation serait le fait de manger trop de saveurs en même temps, ce qui aurait pour effet d’inciter le cerveau à demander plus de nourriture. Plus il y a de variétés de saveurs dans un repas ou un amuse-gueule, plus on continue d’avoir faim.
Selon M. Katz, ce phénomène, appelé satiété sensorielle spécifique, est bien étudiée par les chercheurs de l'appétit. Il se produit lorsqu'une saveur stimule l'hypothalamus (la région du cerveau qui gouverne la faim) pour produire une hormone qui augmente l'appétit.
Il y a des milliers d'année, explique M. Katz, ce trait de survie assurait que l’on chassait et cueillait une variété d’aliments contenant tous les nutriments nécessaires. De nos jours, comme nous sommes continuellement exposés à une surabondance d’aliments, notre centre d’appétit est surstimulé. Nous mangeons trop et prenons du poids.
Ce qui est pire selon M. Katz, l’industrie alimentaire ajoute des saveurs aux aliments transformés. On ajoute du sucre aux aliments salés et du sel aux aliments sucrés, une saveur venant masquer l’autre. Nous sommes si habitués à ces ajouts que nous ne nous en apercevons même pas, mais notre cerveau le remarque et notre appétit augmente.
Le régime des saveurs de M. Katz s’attaque au problème de la satiété sensorielle spécifique et fait appel à des bouquets de saveurs, comme ceux des cuisines italiennes ou indiennes, pour réduire l’appétit. Dans une petite étude pilote de son plan comprenant 20 hommes, femmes et leurs familles pendant 12 semaines, la moyenne de perte de poids a été de 16 livres, les participants ayant maigri de 10 à 31 livres. Ils ont également perdu une masse grasse et enregistré une diminution de leur cholestérolémie, de leur glycémie, de leur insuline et de leur tension artérielle.
Néanmoins, Robin Silverstein nous rappelle que pour maigrir réellement, il faut respecter un vieux principe : il faut dépenser autant de calories que l’on en ingère.
« Peu importe les raisons pour lesquelles on se donne pour avoir pris du poids, en fin de compte, il faut équilibrer ce que l’on mange en dépensant une quantité comparable d’énergie. »
Extrait du site Santé Ontario...
24/05/06, 01:57 pm